Mathias Sandorf by Jules Verne

Mathias  Sandorf by Jules Verne

Auteur:Jules Verne
La langue: fr
Format: mobi
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-01-20T05:00:00+00:00


7

Il ne restait plus rien de l’îlot Kencraf, ni des trois condamnés que l’explosion venait d’anéantir.

Que s’était-il donc passé ?

Complications On ne l’a pas oublié, non seulement l’îlot était miné en prévision d’un débarquement des Senoûsistes, mais, pour le cas où le fil sous-marin, qui le reliait à Antékirtta, eut été mis hors de service, des appareils électriques avaient été enterrés dans le sol, et il suffisait de les frôler du pied pour que toutes les fougasses de panclastite fissent explosion à la fois.

C’est ce qui s’était produit. Par hasard, un des condamnés avait touché un de ces appareils. De là, cette complète et instantanée destruction de l’îlot.

Il y avait quatorze ans déjà, Silas Toronthal avait quitté Trieste pour venir s’établir à Raguse, en ce magnifique hôtel du Stradone. Dalmate d’origine, rien de plus naturel qu’il eût songé à retourner dans son pays natal, après s’être retiré des affaires. « Dieu a voulu nous épargner l’horreur de l’exécution ! » dit le comte Mathias Sandorf.

Le secret avait été bien gardé aux traîtres. Le prix de la trahison leur avait été exactement payé. De ce fait, toute une fortune était échue au banquier et à Sarcany, son ancien agent de la Tripolitaine.

Après l’exécution des deux condamnés dans la forteresse de Pisino, après la fuite du comte Mathias Sandorf qui avait trouvé la mort dans les flots de l’Adriatique, la sentence avait été complétée par la saisie de leurs biens. De la maison et d’une petite terre appartenant à Ladislas Zathmar, il n’était rien resté, - pas même de quoi assurer la vie matérielle de son vieux serviteur.

De ce que possédait Étienne Bathory, rien non plus, puisque, sans fortune, il ne vivait que du produit de ses leçons. Mais le château d’Artenak et ses riches dépendances, les mines avoisinantes, les forêts du revers septentrional des Carpathes, tout ce domaine constituait une fortune considérable au comte Mathias Sandorf. Ce furent ces biens dont on fit deux parts : l’une, mise en adjudication publique, servit à payer les délateurs ; l’autre, placée sous séquestre, devait être restituée à l’héritière du comte, lorsqu’elle aurait dix-huit ans. Si cette enfant mourait avant d’avoir atteint cet âge, sa réserve ferait retour à l’État.

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Or, les deux quarts, attribués aux dénonciateurs, leur avaient valu plus d’un million et demi de florins [Plus de trois millions de francs.], dont ils étaient libres de faire usage à leur convenance.

Tout d’abord, les deux complices songèrent à se séparer. Sarcany ne se souciait pas de rester en face de Silas Toronthal. Celui-ci ne tenait en aucune façon à continuer ses relations avec son ancien agent. Sarcany quitta donc Trieste, suivi de Zirone, qui, ne l’ayant point abandonné dans la mauvaise fortune, n’était pas homme à l’abandonner dans la bonne. Tous deux disparurent, et le banquier n’en entendit plus parler. Où étaient-ils allés ? Sans doute en quelque grande ville de l’Europe, là où personne ne songe à s’inquiéter de l’origine des gens, pourvu qu’ils soient riches, ni de la source de leur fortune, pourvu qu’ils la dépensent sans compter.



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